UNEA en action
Discours du Président de l'UNEA lors de la signature de la convention du SAIJAH
Mme La Ministre, il y a plusieurs premières aujourd’hui.
- C’est une première depuis fort longtemps, qu’un membre du Gouvernement vienne visiter l’Entreprise Adaptée du Président de l’UNEA en fonction
- C’est une première aussi que le nouveau Président de l’UNEA élu vienne du monde professionnel des Ressources Humaines
- Et enfin, ce sera une première qui nous rassemble aujourd’hui.
Peut-être y aura-t-il d’autres premières encore dans les jours qui viennent….
Nous sommes ensemble pour célébrer l’achèvement de la première étape du grand projet de Section d’Apprentissage Inclusif des Jeunes et Adultes en situation de handicap. Porté et soutenu par le Programme d’investissement d’Avenir de l’UNEA, ce dispositif est innovant à plusieurs titres.
Nous sommes devant un spectacle anxiogène du monde, et notamment du fait de l’accélération du temps, le temps vécu et ressenti s’accélère de plus en plus, nous avons tous ce sentiment de ne plus avoir le temps de faire. L’économie n’échappe pas à ce constat
- Des marchés de plus en plus concurrentiels
- Une évolution des technologies de plus en plus rapide
- Une complexité croissante des systèmes, outils et matériels
- Des organisations mouvantes adaptées aux besoins des clients et des salariés
Pour faire face à ce contexte « anxiogène » et source de stress de forte adversité économique, on assiste dans les entreprises (privées ou publiques) à une sorte de normalité à marche forcée qui ne cesse de fabriquer des inconformes. [La norme, c’est ce à quoi on se soumet]
Les personnes en situation de handicap sont en première ligne des difficultés de l’emprise excessive des normes, qui prescrit, proscrit et fini par asphyxier l’expression singulière. Cela creuse les inégalités de nature et de situation.
Comme nous le rappelle Charles Gardou, le handicap résulte d’une part d’un trouble, d’une lésion, d’une maladie, d’un traumatisme, mais aussi d’un contexte. D’un contexte qui est soucieux d’offrir des facilitateurs, des accommodements, des accompagnements comme dans le monde du travail. Soit au contraire un contexte qui entrave parce qu’il est peuplé d’obstacles et d’écueils quotidiens.
Ce que nous faisons dans les Entreprises adaptées « pro Inclusives » c’est de l’équité.
Cela consiste à moduler l’action selon les besoins, les désirs, les rêves, les projets singuliers, pour compenser les inégalités de nature ou de situation.
Les salariés trouvent une opportunité d’accomplissement, un lien social et une qualité de vie sur leurs territoires et la société y trouve des bénéfices. Une entreprise adaptée pro-inclusive ne défend pas simplement le droit de vivre, mais le droit d’exister.
C’est cet exemple d’utilité citoyenne des entreprises adaptées pro-inclusives que l’UNEA veut promouvoir en France et en Europe.
Madame La Ministre, vous le savez, le travail est un lieu de reconnaissance, un lieu de statut, de déploiement de soi. Le sentiment d’exister repose sur l’expression, la prise en compte de désirs, de projets, du désir de compter pour quelqu’un, de se sentir utile à quelqu’un.
Chacun mérite une réponse accompagnée, à la construction de laquelle il doit, à sa mesure, pouvoir contribuer.
C’est pourquoi l’UNEA et les Entreprises Adaptées adhèrent au projet de l’expérimentation de la Section d’Apprentissage inclusive des jeunes et adultes en situation, permettant à la fois d’accompagner l’apprenti à favoriser la réalisation de son projet professionnel, et de préparer les Ressources Humaines de l’entreprise adaptée à l’acquisition des connaissances et des compétences nécessaires à la réalisation de ses métiers.
Aujourd’hui, nous allons avec ENEDIS et la Région Nouvelle Aquitaine proposer de faire accéder une douzaine de jeunes apprentis au Bac Pro MELEC, en souhaitant que demain dans d’autres régions, d’autres partenaires, sur d’autres formations diplômantes soit essaimée cette expérimentation. Nous avons un objectif d’ici 4 années de réaliser au moins 600 contrats de travail en alternance par an et en Entreprise Adaptée.
Deux années de travail qui n’aurait pu avoir lieu sans la détermination et le désir d’agir de Daniel Cherel, Christine Blanc Micheland et Nabil Hadjar d’ENEDIS que je tiens chaleureusement à remercier.
Nous tenons à remercier chaleureusement d’avoir cru en ce projet et d’y avoir investi de l’énergie, nous remercions les élus de la Région Nouvelle Aquitaine, Monsieur le Président Alain Rousset, Mme Laure Nayach, Vice-Présidente de la Commission Emploi – formation et M. Moliera, Délégué à l’apprentissage. Nous remercions également Mme Poisson, Mme Favi-Auguste et M. Adi Saberan du Conseil Régional Nouvelle Aquitaine. L’UNEA tient à remercier les travailleurs de l’ombre qui ont su fédérer les talents et les compétences, Pamela Bryant, ‘Gwenn-Aël Collet, M. Jean Marc Mandret, M. François Xavier Henry De Villeneuve, Monsieur Stéphane Cahen et Monsieur Xavier Demangeon.
Enfin, des remerciements particuliers à l’attention de M. Le Député Lionel Causse et M. Le Vice-Président du Conseil Régional Renaud Lagrave pour avoir toujours soutenu, sans faille, tous les projets porteurs de progrès et justice sociale à l’attention des personnes en situation de handicap.
Lors de la visite de l’entreprise adaptée, je pense que nous avons pu ressentir de la joie (avec une certaine fierté) dans l’expression des salariés que nous avons rencontrée. Spinoza nous explique très bien que le Bonheur est la réalisation de sa nature profonde, et il ajoute que tout être vivant fait un effort pour persévérer dans son être et réaliser sa nature profonde. Il nous dit qu’il y a deux émotions fondamentales que sont la tristesse et la joie ; lorsqu’on progresse, lorsqu’on s’améliore, lorsqu’on grandit, on est dans la joie, et que tout le but de la vie c’est que la joie prenne toute sa place.
Il ne faudrait pas que la complexité du handicap et des entreprises adaptées nous fasse oublier la simplicité de vivre.
Si vous ne sentez pas profondément cela : que la joie est bonne, que l’amour est bon et que la Solidarité est bonne,
Et que l’exclusion conséquemment c’est la tristesse, la souffrance, et la haine,
J’ai peur que vous soyez passé à côté de l’essentiel.