En région
L'Alsace :des rencontres mensuelles pour une meilleure connaissance et mutualisation entre entreprises adaptées
Dirigeant de l’Entreprise Adaptée viticole Cap Vers, Laurent Wolsferberger souhaite continuer le travail mis en place par son prédécesseur en accentuant particulièrement l’accompagnement des nouvelles Entreprises Adaptées par les anciennes.
« Nous nous rencontrons tous les mois dans le cadre de Centrapro, le groupement d’Entreprises Adaptées et d’ESAT du Haut Rhin. Cette rencontre nous permet d’échanger, de coordonner des actions et de mutualiser des moyens techniques et humains pour divers projets », explique Laurent Wolfersperger qui souhaite aussi réunir ce groupement avec celui du Bas Rhin, GETP 67.
Le nouveau délégué régional a également comme objectif d’augmenter le taux d’adhésion des Entreprises Adaptées de la région à l’UNEA. La région compte 41 Entreprises Adaptées dont 61% adhèrent à l’UNEA.
Luence
L’Alsace a vu cette année trois nouvelles créations d’Entreprises Adaptées parmi lesquelles Luence à Hoenheim. Spécialisée dans les métiers de l’informatique, elle fait du fullweb son cœur d’activité.
Créée en mars dernier, elle compte aujourd’hui quatre salariés dont son dirigeant, Guillaume Pizette.
« On s’intéresse à tout ce qui est développement web (sites internet, des sites e-commerces, et des intranets collaboratifs, applications de gestion, etc.) à travers notamment trois environnements (Symfony 2, Drupal 8 et wordpress) », signale le dirigeant.
Le dirigeant a déjà des projets de développement à court et moyen termes puisqu’il compte recruter deux personnes supplémentaires en CDI : « L’idée est d’aller vers des projets de plus en plus importants. Notre cœur de métier va s’étendre. D’ailleurs, suite à des demandes de la part de certains clients, nous souhaitons ouvrir notre panel d’activités vers tout ce qui est infrastructure (serveur, pc, logiciels de bureautique, …). »
Luence, qui va obtenir prochainement la carte de partenaire Microsoft, comme partenaire revendeur officiel, a deux parrains du métier, Itus et RGI solutions qui vont l’accompagner dans sa montée en compétences pour cette partie.
Guillaume Pizette souhaite également mettre en place une activité de mise à disposition de personnel en proposant ainsi des salariés chez les clients sur des missions de courte ou de moyenne durée.
« Tous nos projets rentrent dans notre processus d’accompagnement et d’insertion et répondent à notre contrat d’objectif », déclare ainsi Guillaume Pizette, qui projette également d’avoir un bureau en Ile-de-France dans l’optique de toujours mieux répondre à la demande de ses clients.
Seule Entreprise Adaptée en Alsace spécialisée dans ce domaine, Luence souhaiterait mieux s’intégrer dans le paysage économique de sa région. « Il y a encore beaucoup d’éducation à faire dans la région. Les entreprises sont sceptiques quant aux compétences d’une Entreprise Adaptée en informatique. L’idée est de casser les barrières », avoue Guillaume Pizette.
Vis ma vie
En effet, la méconnaissance des Entreprises Adaptées et de leur savoir-faire ne touche pas seulement les entreprises mais également certains organismes de l’Etat.
Pour une meilleure connaissance mutuelle entre Pôle Emploi, Cap Emploi et les Entreprises Adaptées, Gilbert Epplin, directeur des Ateliers Sinclair et membre du bureau de l’UNEA, a mis en place un projet intitulé, « Vis ma vie ». « L’idée est de faire découvrir aux conseillers de ces deux organismes nos métiers et le profil de notre personnel », explique Gilbert Epplin « car très souvent ils ont une représentation erronée de nos structures. Ce projet permet d’avoir une image saine des Entreprises Adaptées et de leurs personnels. »
C’est ainsi que trois conseillers Pôle Emploi, Marie Lagadec, Isabelle Ehhard, Stéphanie Wojciechoxicz, ont accompagné des employés de propreté de l’Entreprise Adaptée Sinclair sur différents chantiers le 22 septembre entre 17 et 21 heures.
De cette visite, les conseillers ont fait part d’une organisation du travail très pointue, sécurisante et particulièrement productive, d’une technicité et qualité de service remarquable qui génère « une fierté légitime des travailleurs » ainsi que d’une bienveillance et solidarité au sein de l’équipe et entre encadrement et ouvriers en production.
« Aujourd’hui, ces conseillers nous voient comme des entreprises à part entière et comprennent nos besoins », précise Gilbert Epplin qui estime que ces rencontres vont permettent d’améliorer les problèmes de recrutement dans les Entreprises Adaptées.