Le 24 mai dernier, l'UNEA a tenu son colloque 2023 au ministère de l'Économie à Bercy. Ce fut une belle réussite car près de 200 personnes ont participé à cet événement. De beaux échanges, de belles rencontres, des idées pour faire de l'Entreprise Adaptée un modèle d'entreprise incontournable : performance économique et mission sociale sont bien les deux composantes de l'Entreprise Adaptée.
A travers cette première vidéo, revivez le résumé de la journée.
Première table ronde : interroger son modèle économique : pourquoi et comment
En tant que dirigeants d’Entreprises Adaptées, pourquoi est-ce vital de vous questionner sur son modèle, sa stratégie d’entreprise ? Post Covid ? Mono activité ? Multi activités ? Quelles sont les forces et faiblesses de nos organisations ? Qui sont les créateurs d’Entreprises Adaptées ces dernières années ? : telles furent les principales questions que cette première table ronde a traité
Seconde table ronde : accompagnement des projet professionnels des salariés, mission sociale de l’Entreprise Adaptée et réalités de terrain : on fait comment ?
Cette deuxième table ronde a traité de la mission sociale de l'Entreprise Adaptée et de l'accompagnement spécifique du projet du collaborateur : en matière d’accompagnement, quelle place laissons-nous aux souhaits et au projet du salarié ? De quelles compétences et de quels métiers avons-nous besoin pour assurer un accompagnement de qualité ? Faut il systématiquement que cet accompagnement soit réalisé par des équipes internes de l'Entreprise Adaptées ou vaut-il mieux s'appuyer sur des acteurs externes ? Comment et en quoi l’accompagnement socioprofessionnel déployé dans l’Entreprise Adaptée peut constituer un facteur d’attractivité ?
Merci aux intervenants : Fabrice Van Kote, ANRH ; Damien Petit, ATESIA ; Philippe Palamaras, HANDYJOB ; Lucille Strebel, HANDYJOB ; Vincent Brouillaud, TERRE DE COULEURS ; Julien Delhommeau, SEVEL SERVICES.
Deux vidéos d'exemples de mise en oeuvre de l'accompagnement socio-professionnel des collaborateurs d'une Entreprise Adaptée ont été présentées. Elles ont été tournées au sein de l'Entreprise Adaptée Atesia 71 à Mâcon. La première témoigne du rôle du référent socio-professionnel et la seconde de la relation privilégiée entre le chef d'équipe au quotidien et du référent de parcours.
La troisième table ronde a abordé la question de faire réseau : avec qui, pourquoi et comment ?
En tant que cadre ou dirigeant d’Entreprise Adaptée, qu’attendons-nous de notre réseau ? Quelle vie de réseau souhaitons-nous ? Quelle place pouvons-nous ou voulons nous y prendre ? A quoi sert le réseau et qu’apporte-t-il à nos territoires ? Nous serons nombreux à partager sur ces différents angles, et quelques initiés nous permettront de remuer nos méninges, secouer nos idées préconçues et envisager l’avenir ensemble.
Merci aux intervenants : Hubert Penicaud, MOUVEMENT ASSOCIATIF ; Stéphane Foisy, TPC SCOP, ancien président de l’UNEA, Sébastien Nowitzski, les Ateliers du Rouergue; Julia BARONE, BREIZH EATT ; Pascal Jean-Charles, DGEFP.
La conférence de clôture a été tenue par Gabrielle Halpern.
Docteur en philosophie et diplômée de l’École Normale Supérieure, Gabrielle Halpern a travaillé au sein de différents cabinets ministériels en tant que conseillère « Prospective et Discours », avant de participer au développement de startups et de conseiller des entreprises et des institutions publiques.
Elle explore aujourd’hui, dans le cadre de ses travaux de recherche, la notion de l’hybridation dans de nombreux secteurs, métiers et domaines d’activité et accompagne des entreprises, des associations, des collectivités, des écoles ou encore des institutions publiques.
Elle a pu partager sa vision du handicap et la manière de repenser notre société pour qu’elle sache l’accueillir.
« Quand un enfant naît dans une famille, est-ce vraiment d’inclusion, d’insertion ou d’intégration dont on parle? Non! Et pour cause : quand un enfant naît, il métamorphose tout : les rapports de force, les identités de chacun, les interactions entre les parties prenantes, les relations extérieures, les regards que l’on se porte et que l’on ne se porte pas ou encore la manière dont on se situe les uns par rapport aux autres. Il n’y a pas intégration, insertion ou inclusion… Il y a hybridation ! C’est-à-dire qu’il y a une rencontre, qui conduit chacun à sortir de soi-même. Si nous prenons l’image du Centaure, - figure de l’hybridation par excellence -, c’est précisément ce qui s’est joué : l’humain et le cheval ont dû faire un pas de côté pour créer cette tierce-figure fédératrice qu’est le centaure. Oui, il n’y a rencontre que lorsqu’il y a métamorphose réciproque de toutes les parties.
S’agissant des personnes en situation de handicap, qu’il soit physique ou mental, il serait terrible de se contenter de les inclure, comme s’ils devaient se contenter de la place qu’on voudra bien leur laisser, - en prenant à leur compte tout l’effort de l’adaptation -, pourvu que cela ne change rien à nos pratiques. Il nous faut comprendre que le vrai défi est notre capacité à accepter de faire un pas de côté et de sortir de nos bonnes vieilles cases. Le collectif est trop souvent synonyme de « pulsion d’homogénéité » : autrement dit, une personne est intégrée dans la mesure où elle s’homogénéise à l’existant et ainsi coupons-nous les pattes de tous nos moutons à cinq pattes. Au nom de la sacro-sainte « culture d’entreprise », nous créons des clones, parce que nous ne supportons pas l’angoisse engendrée par ce qui est différent de nous. Est-ce cela « l’intelligence collective » ? »
L'Assemblée Générale de l'UNEA s'est tenue en marge du Congrès 2024 et à permis de renouveler l'intégralité du Conseil d'Administration de l'UNEA. Pamela Bryant a été réélue présidente de l'UNEA.
Ensemble, développons l'emploi dans les Entreprises Adaptées Militons pour une société solidaire et inclusive, participons au développement de l'entrepreneuriat adapté