UNEA en action
REMISE DES TRAVAUX SUR L'ANALYSE DES SURCOÛTS D'INVESTISSEMENT DANS LES ENTREPRISES ADAPTEES
La méthode
Afin de recueillir les données nécessaires à l’étude, Deloitte a structuré un échantillonnage cible des Entreprises Adaptées dans le but de s’assurer que les données seraient représentatives des sociétés employant des salariés en situation de handicap.
Les 809 Entreprises Adaptées ont des caractéristiques différentes, dont les caractéristiques clé sont les suivantes :
- Les effectifs,
- Le secteur d’activité,
- La répartition géographique,
- La typologie de la société (à but lucratif ou à but non lucratif).
La récolte des données
Une fois l’échantillon représentatif construit, Deloitte a élaboré un questionnaire permettant de récolter l’ensemble des informations nécessaires à l’étude. Il a eu vocation de servir de trame à un entretien téléphonique destiné à comprendre l’investissement de l’entreprise interrogée et les surcoûts liés aux travailleurs en situation d’handicap. Ce questionnaire a permis la récolte des informations suivantes :
- Informations générales (dénomination sociale, région de contractualisation, secteur d’activité, etc.),
- Informations financières (chiffre d’affaires, valeur ajoutée, dotation aux amortissements, etc.),
- Statistiques du personnel (nombre de salariés en situation d’handicap par tranche d’âge, masse salariale, etc.),
- Montants des surcoûts d'investissements liés aux conséquences du handicap.
La récolte des données a été organisée par les équipes de Deloitte sous forme d’entretiens téléphoniques avec les responsables de chaque entreprise de l’échantillon. Cette interview a permis de s’assurer de bien identifier la partie liée aux investissements propres à l’entreprise et celle relative aux surcoûts liés à l’emploi des salariés en situation d’handicap.
Plus de la moitié des Entreprises Adaptées ont été contactées pour le recueil des données à travers l’envoi d’un questionnaire et d’un entretien pour valider la compréhension du questionnaire et harmoniser la structure des réponses. 70 questionnaires ont pu être collectés et validés.
Les conclusions
L’analyse des données récupérées sur la base de l’échantillon représentatif montre que le niveau de surcoût s’établit entre 10 % et 50 % de l’assiette d’investissement constituée des dotations aux investissements, des crédits-baux et des locations financières.
Ce niveau est en moyenne plus ou moins élevé selon le secteur, les autres critères (notamment d’effectif ou d’ancienneté de la société) n’ont pas d’impact notable sur le niveau du surcoût.
On constate toutefois des disparités très importantes au sein d’un même secteur, quel que soit le secteur concerné. Aucune variable discriminante majeure ne permet d’établir une règle commune en matière d’investissement.
Il semble que le niveau de l’investissement soit ainsi plus lié à la stratégie d’investissement de l’entrepreneur et au positionnement qu’il veut donner à son entreprise, à son activité et à l’emploi de ses salariés, plus qu’à un critère discriminant objectif.
On notera enfin les limites de l’exercice réalisé. L’échantillon étudié est en effet représentatif des entreprises de l’UNEA, mais malgré les 400 entreprises contactées, les nombreuses relances réalisées, tant par Deloitte que par l’UNEA, seules 57 réponses ont pu être recueillies et sur une seule année d’investissement (2019).
Les suites à donner
Dans son rapport d'orientation, le président Cyril Gayssot a indiqué la volonté de créer une commission au sein du Conseil d’Administration, en collaboration avec notre partenaire Deloitte et le comité scientifique d’évaluation des expérimentations, pour poursuivre et renforcer l’analyse des niveaux de compensation des conséquences du handicap et particulièrement la notion des besoins de compensation des surcoûts résultant directement de l'emploi de travailleurs handicapés. L'installation de cette commission est en cours.